Silver Chaos

Publié le par Roshieru

Les images ont été prises à partir d'une version patchée avec la traduction anglaise non-officielle.

Might et Adonis sont deux jeunes orphelins ayant vécu ensemble et qui sont entrés dans l'académie d'entrainement de Silver. Un jour, Might est grièvement blessé suite à une chute du haut d'une falaise. Hélas, personne ne semble en mesure de le sauver et Adonis sombre dans le désespoir alors que son ami est condamné à mourir... C'est alors qu'une créature encapuchonnée lui apparaît. Il offre à Adonis un livre de magie dans lequel il trouvera une formule pouvant ramener Might à la vie. Bien que le jeune mage se méfie de l'offre, le prix à payer en cas de refus est trop grand et il accepte de s'en servir. Mais alors qu'il prononce la formule magique, il ne tarde pas à comprendre son erreur : un démon constitué de ténèbres apparaît. Cependant, prêt à tout pour sauver celui qu'il considère comme un frère, Adonis accepte d'échanger sa vie contre celle de Might...
Alors que Might reprend brièvement conscience, il aperçoit l'ombre emmenant Adonis, puis sombre à nouveau. A son réveil suivant, il a été jeté en prison et laissé entre les mains d'Hector, un apprenti assassin qui éprouve une forte hostilité à son encontre. Might l'ignore encore mais l'avenir du monde pourrait bien être entre ses mains...

N'y allons pas par quatre chemins : Silver Chaos, édité par Vivid Color en 2002 sur PC, est un jeu conçu pour le seul plaisir des fans de boys love. Plus que de jeu, il serait plus juste de parler de visual novel, ce qui ne manquera pas de faire fuire les réfractaires au genre. Ce type de logiciel présente une histoire interractive où les seuls et uniques buts sont de collecter les images (appelées aussi CG) et découvrir les différentes variations de scénario, via certains choix à faire en cours d'intrigue. Dans le cas de Silver Chaos, un mode permettant de réécouter les musiques du jeu est aussi disponible.
Habituellement, ce type de jeu n'a pas grand intérêt pour les occidentaux que nous sommes, puisque la barrière du japonais reste infranchissable pour nombre d'entre nous et qu'il est possible de trouver, via des moyens détournés, les illustrations à collectionner. Cependant, Silver Chaos est l'un des rares jeux du genre à avoir été traduit intégralement en anglais par une poignée de fans dévoués. Alors, certes, cette traduction n'a rien d'officielle et présente quelques bugs (qui, fort heureusement, ne nuisent pas à la stabilité du jeu) mais cela permet enfin de comprendre ce que nos charmants protagonistes se racontent de si passionnant.


Ou peut-être pas si passionnant que ça...

Comme la plupart des visual novel, Silver Chaos s'ouvre sur une introduction légèrement animée durant laquelle sont présentés les différents protagonistes : Might, le héros, Adonis, son ami kidnappé par le démon, Lorence, le chef des chevaliers, Pam, un enfant mi-humain, mi-bête, Leica, un chasseur de monstres, Hector, apprenti assassin et adversaire de Might, Kurt, un prêtre de Ragsiel, Werne, le prince du royaume, Fritz, son professeur, Sergei, le roi et, enfin, Ragsiel lui-même... Ouf, c'est terminé, ou presque. C'est aussi à peu près la liste des personnages avec laquelle le héros pourra finir.
Silver Chaos a bénéficié d'un certain soin dans sa réalisation : les musiques sont plutôt agréables à écouter, quoique un poil répétitives, les illustrations sont riches en couleurs et plutôt détaillées (bien que tout le monde n'appréciera pas forcément le chara-design) et toutes les répliques sont doublées (excepté la narration). Si les illustrations restent entièrement fixes, les personnages, lors des séquences de dialogues plus classiques, sont légèrement animés. Leurs lèvres bougent lorsque le doubleur parle et leur attitude change au fur et à mesure de la discussion. Bien sûr, on n'atteint nullement la qualité d'un dessin animé mais certaines visual novel se contentant d'aligner les illustrations fixes, c'est au final plutôt agréable. Afin de mieux visualiser les images, il est aussi possible d'effacer la fenêtre de dialogue.
En cours de jeu (du moins, si l'on peut réellement parler de jeu puisque le joueur n'est que spectateur des discussions et c'est tout), il sera possible d'effectuer certains choix, qui affecteront la suite de l'histoire, ainsi que le personnage avec qui Might terminera le jeu. Généralement, le choix n'est donné qu'entre deux ou quatre propositions. Lorsque le joueur refait une partie, les options qu'il a déjà choisies sont affichées dans une couleur différente (ce qui peut être utile pour ceux qui auraient oublié en cours de route). L'option skip permet aussi de passer rapidement les (très longs) dialogues du jeu lorsqu'on les a déjà lu.


Werne, dans son humeur normale, hurlant sur le pauvre Fritz...

L'histoire en elle-même est plutôt interessante à suivre (surtout comparé à d'autres jeux du genre), même si l'on devine bien vite qui se cache derrière l'ignoble méchant, le Silver Chaos, qui menace de détruire le monde. Le principal intérêt est de découvrir les différents embranchements scénaristiques (certains, comme celui d'Hector, pouvant nous conduire à une fin prématurée et particulièrement tragique...). Autant dire que ces embranchements offrent plus que de subtiles variations : à titre d'exemple, il est par exemple possible d'accompagner Lorence dans ses expéditions ou de rester une bonne partie de l'histoire à la cour du palais pour surveiller le turbulent prince Werne. La fin, quant à elle, offre globalement trois possibilités mais celles-ci présentent elles-aussi des différences selon les choix effectués auparavant (en clair, le nombre exact de fin est donc beaucoup plus conséquent que celui de trois).


Ragsiel, oubliant que sauver le monde est plus important que de draguer Lorence... Ces héros de boys love...

Cependant, Silver Chaos ne sera clairement pas au goût de tous. Les amateurs de fleurs bleus en prendront notamment pour leur grade, puisque le titre, en dépit de quelques dialogues romantiques, regorge de scènes pornographiques (on se prend à imaginer les séances de doublages...). Mais plus que cela, certaines situations pourront en déranger certains. En effet, Silver Chaos n'y va pas avec le dos de la cuillière et n'hésite pas à faire intervenir une poignée de tentacules, des actes douteux avec des fouets et quelques couples dont on se serait peut-être passé (le trop jeune Pam avec Might et le trop vieux Sergei avec Might, ou quand les scénaristes partent en roue libre). Autant dire qu'avec la violence et/ou la crudité de certaines scènes, la mosaïque cachant les membres de ces messieurs paraît bien inutile. A ce stade, ce n'est certainement pas ce léger détail anatomique qui risquerait de choquer les joueurs, d'autant plus avec les descriptions plutôt explicites de la narration... En clair, ceux qui n'apprécient déjà pas les situations borderline dans leurs mangas boys love ont tout intérêt à fuir cette visual novel. Les autres prendront peut-être tout cela avec humour. Après tout, en dehors de ses aspects dramatiques, le titre s'offre aussi quelques délires improbables, à l'image de la scène des bains ou de l'incapacité de Lorence à tenir l'alcool...


Et pendant que les héros font des choses louches, un pyromane gothique se fait un barbecue...

Silver Chaos est une visual novel distrayante avec sa centaine d'illustrations à collectionner et ses nombreuses variations de scénario mais, mosaïques ou pas, il s'agit bien d'un jeu pour adulte.

Publié dans Otome game

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